J'ai écrit ce petit billet pour le célèbre site de critique culinaire ivoirien, Journal d'une foodie, dirigé par ma copine Afro Foodie. Voici ma contribution:
Le
weekend dernier, j’ai découvert un coin foodie perché sur une petite colline à
la sortie d’Abidjan. J’avais besoin de m’évader en dehors de la ville, sans
trop m’éloigner pour autant. Alors, mon ami foodie et moi avons prit la route
pour Bingerville.
Ambiance village au maquis |
Normalement, pour y aller, tu ne te prends pas la tête, tu vas tout droit. Quand tu arrives au carrefour de la Riviera 2, tu laisses, tu continues. Arrivé au dernier carrefour, c’est pas là, tu continues. Quand tu vois que la route commence à être dépeuplée, avec peu de maisons mais beaucoup d’arbres, c’est que tu quittes Abidjan. La grande voie qui mène à Bingerville est alors bien dégagée. Il n’y a plus trop de gbakas*, plus trop de taxis, plus trop de voitures. Tu es enjaillé*, tu appuies sur le champignon, la zik-mu à fond dans la voiture, tu chantes « Rouler Moutou* » à tue-tête et sans honte, tu aperçois une petite montée sur le côté et là…
Tu piles ! Petite marche arrière, le coin où tout se passe est perché au haut d’une méchante côte. Si tu ne fais pas attention, que Meiway est trop dans tes oreilles, tu risques de rater le maquis qui s’appelle « Au Coup de Frein ». (Le nom veut tout dire !)
L'entrée du maquis qui nécessite un coup de frein. |
Le
parking donne sur une maisonnette où se trouvent les cuisines, là où toutes les
mixtures sont mijotées, deux hangars pour les fois où il pleut et un espace
vide avec trois-quatre arbres.
On
nous demande « À l’intérieur ou à l’extérieur ? » Il fait chaud,
l’extérieur est mieux ! On choisi un bout de terre et un serveur nous
installe une table en bois et deux chaises en plastique entre un manguier et un
cocotier. Ambiance maquis assurée!
C’est
la première fois que je mangeais du hérisson et c’était pas mal. La sauce
graine était gouteuse et pas trop épaisse. L’alloco – mon plat
préféré – était délicieux et le poisson était bien braisé, sans une goute de
gras ; ce sont les « keskiya* » qui accompagnaient le plat ainsi
que le piment, qui faisaient la différence.
On
aime ou on n’aime pas: Le joueur de guitare Baoulé à la N’Guess Bon Sens* qui se balade
entre les tables en faisant des atalaku* aux clients pour avoir un billet. Bon,
c’est original, rigolo, folklo la première fois, mais après voilà quoi !
Moi j’ai eu droit à: « Ma tantie choco, son sourire éclaire dans la nuit,
elle a un sourire Colgate ». (No comment). Par contre, après avoir sifflé
la bouteille de bandji, peut-être que ce genre de comparaison ne vous dira plus
rien.
Note
foodie: 7/10.
La
nourriture est bonne, le service est rapide et serviable, l’ambiance est tranquille.
Ne soyez pas frileux sur la propreté, on est au maquis! Les tarifs sont
très abordables, il faut compter 2000 francs CFA le plat environ. Apparemment,
c’est un coin de connaisseurs, les weekends sont très prisés par certains Abidjanais mais également par des étrangers. Bonne ambiance entre amis et en
famille ou en amoureux, en plaçant sa table au fond, derrière, vers les bambous
là ! Et ça se passe à Bingerville !
Juste pour le plaisir. Souvenirs, souvenirs...
"Il était une fois" - N'Guess Bon Sens
Légende
* gbakas: mini cars servant de transport en commun.
* être enjaillé: être heureux.
* "Rouler Moutou": titre d'une chanson de Meiway.
* bandji: vin de palme.
* keskiya: assaisonnement.
* N’Guess Bon Sens: chanteur traditionnel de l'ethnie des Baoulé.
* atalaku: louanges, flatterie.
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