Une go "choco" à Abidjan!

mardi 6 septembre 2011

L'oncle de Yoyo en soirée à Abidjan

Mon oncle frenchie vient d’arriver à Abidjan. Il ne reste que quelques jours et veut profiter à fond de la Life ! Bingo ! J’lui dis : « Tonton, j’t’emmène à Lifestar. Je sens que tu vas apprécier l’ambiance ». Donc vendredi, on met notre programme à exécution. Wouuuuuh ! La piste est chaude, il y a un monde fou, fini le Ramadan et ses privations, les aficionados de la Night se font plaisir. Mon oncle est dans son élément. Dès notre entrée, sapé comme un VRP, il a senti les good vibes. Je lui aie dit « Calme toi tonton, on vient d’arriver. Joue-toi un peu les VIP », mais mon oncle ne connait pas le petit malin d’Abidjan. Il ne sait pas comment « on se comporte ». Bon, je le laisse faire. Après tout, on est venu pour profiter. On s’assoit dans un salon. On apporte les boissons. Les gos dansent sur la piste juste en face de nous. Le tonton est enjaillé.
Après quelques verres, je me rends compte que mon oncle apprécie un peu trop la musique. Il trouve la séquence Pop-dance mortelle. Ca lui monte au cerveau. Mon oncle se déchaîne. Il prend d’assaut la piste et se lance dans une série de geste désarticulés que j’ai bien du mal à interpréter. C’est à ce moment là que je me souviens d’une de ses particularités. J’avais oublié que mon oncle ne savait pas danser et ne connaissait pas non plus la honte. Flashback. En effet, à l’époque, il avait une danse unique et bien particulière qu’il s’évertuait de démontrer à chaque fois qu’il en avait l’occasion : un mélange de karatéka et de pas de Michael Jackson à la manière d’un quarantenaire qui ne maîtrise plus bien son corps mais qui insiste. Il nous sort tout son répertoire d’un âge reculé.
Je suis sorti de mes rêvasseries lorsque je vois mon oncle lancer son pied au-dessus de sa tête à la Shaka Zulu. Là, j’ai su que l’heure était grave, le drah allait être sur moi.
Toujours dans son veston malgré la chaleur et ses gesticulations, je vois mon frenchie de tonton refaire à peu près (je dis bien à peu près) la chorégraphie des zombis de Thriller. Il affiche un large sourire, genre trop fièr de lui et me fais de grands signes pour que je le rejoigne sur la piste. Mon seul vœu à cet instant est de m’enfoncer dans le fauteuil, changer de couleur, changer de peau, me confondre au cuir, bref ! Ne plus exister. Me dissoudre dans l’air même ! Je regarde autour de moi et constate que je suis déjà grillée. Ciel ! Tout le monde sait que Yoyo est venu en boite avec un tonton gaou (avec tout le respect que je te dois tonton).

Au changement de tempo, lorsque je l’ai vu faire le remake de Karaté Kid façon Kwai Chang Caine, je me suis dit « Trop, c’est trop ! ». 

Extrait d'un des clips de campagne de l'ancien Président Henri Konan Bédié 
lors des présidentielles 2010 en Côte d'Ivoire. 
Loin de la connotation politique, cette extrait me fait rire à chaque fois! :-)

J’ai rempli son verre à ras bord et je l’ai rejoint sur la piste, genre j’adhère au délire (j’n’avais plus rien à perdre, mais il fallait que je sauve le peu d’honneur qui me restait). Je lui faisais signe de boire dans l’espoir que l’alcool l’assomme un peu. Erreur d’appréciation majeure ! Certes la connexion cerveau-corps avait prit un coup, mais j’avais déclenché la fonction « émotion » tout azimuts, ou encore la fonction « Bisous chez les Bisounours ». Eh oui, j’avais également oublié que passé un certain degré dans le dahico, mon oncle se met à aimer tout le monde d’un amour… comment dire ? Chaleureux et inconditionnel. Chaleureux, car hommes ou femmes, il ne calcule pas, il veut faire des bisous à tout le monde. Inconditionnel, car même lorsqu’on le repousse avec dégout, il sourit quand même, et envoie des baisers dans l’air avec les mains.
Bon là, le drah est à son niveau maximum. Je lance le plan « Agence tous risques » pour me sortir de là. Au moment où il me demande de lui indiquer les waters, je l’oriente en réalité vers la sortie. Il embrasse au passage le vigile qu’il prend pour Barakuda et nous voici enfin loin des regards interloqués.
De retour en France, il a raconté à tous ses amis comment il a trop kiffé l’ambiance d’Abidjan et continu de me remercier pour la super soirée. De rien tonton, toujours là pour toi, c’est la famille ! Laisse moi juste quelques années, le temps d’assumer ce qui s’est passé.
Ca va aller !

2 commentaires:

L'AfroFoodie a dit…

J'ai tellement ri que j'en ai pleuré. Le tonton t'a eu dai ! Yako Yoyo LOOOOL

Yoyo a dit…

Ah! Il m'a eu dêh! Bientôt les vacances... Mon coeur bât!

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