Vendredi dernier, ma copine Perpétue m'invite à la cérémonie de distinction de sa maman dans son entreprise. Je me suis dit sshhiiiii, les gars sont choco là bas ho!? "Oui, c'est pour célébrer ses quinze années de service." Je dis ya pas drap, on est ensemble.
Donc, en fin de journée, on s'est sapé et on a atterri au Plateau. Tous le monde là bas étaient enjaillés, il y avait une véritable ambiance de fête, les employés s'étaient mis sur leur 31. La maman de ma copine était radieuse. Dans la grande salle de conférence, décorée pour l'occasion, elle se tenait aux côtés des ses collaborateurs récipiendaires. Ceux que l'on distinguait avait passé entre quinze et trente ans dans la boite. A voir les visages des concernés, cette cérémonie était importante à leurs yeux tant ils se sentaient honorés. Ils ont voulu mettre le paquet, ils étaient plus endimanchés que les autres. Il y avait un tonton qui y avait travaillé pendant trente ans et qui prenait sa retraite. Il avait mis son ablakon avec un grroooooos pagne kita. Il a sorti tous ses bijoux en or, on aurait dit qu'il faisait sa fête de génération!
Dans la salle, famille et amis étaient venus les soutenir. Les tanties ont sorti les grands boubous et les grands maxi tandis que les tontons ont rafraîchi les vestes dont ils sont le plus fiers: larges - deux fois leur taille - avec un cintre au niveau des épaules de préférence. Les salons de coiffure du quartier ont visiblement bossé dur le matin même pour rivaliser de créativité et de couleurs de mèches pour dresser des coiffures impressionnantes sur la tête de leurs clientes. Certains tontons ont renoué avec le fameux "yomo bégua*" dans leurs cheveux pour être au top sur les photos. Bref! Tout le monde était plus que zongo*!
Côté ambiance, par moments on se croyait dans une salle de concert. Les fanclubs rivalisaient dans les cris de soutien. On a entendu une floppé de "youyouyou", de "yééééééééééhhh", de "aaahhhhhh" et autres cris indescriptibles. On a été servi en cris d'encouragement comme "Dominique! Dominique! Dominique!" Et ça allait crescendo avec des variantes du style " Domi! Domi! Domi!" ou encore "Do-Do! Do-Do! Do-Do! ..." A ce stade là, le fanclub était en plein délire. Les tissages s'envolaient, les lolos sautillaient, les ahoulaba dandinnaient... Bref, tout un folklore!
Côté ambiance, par moments on se croyait dans une salle de concert. Les fanclubs rivalisaient dans les cris de soutien. On a entendu une floppé de "youyouyou", de "yééééééééééhhh", de "aaahhhhhh" et autres cris indescriptibles. On a été servi en cris d'encouragement comme "Dominique! Dominique! Dominique!" Et ça allait crescendo avec des variantes du style " Domi! Domi! Domi!" ou encore "Do-Do! Do-Do! Do-Do! ..." A ce stade là, le fanclub était en plein délire. Les tissages s'envolaient, les lolos sautillaient, les ahoulaba dandinnaient... Bref, tout un folklore!
Un autre groupe était venu avec des tam-tams pour mettre l'ambiance, moins une et c'était toute la fanfare de la sous-préfecture de Voueboufla qui débarquait. Le service d'ordre a dû intervenir pour calmer les esprits et demander un peu de sérieux pour laisser la parole au DG.
Le problème c'est que les gens n'étaient pas conditionnés pour écouter un long discours avec gros-gros français. Après tant d'énergie dépensé dans les encouragements, les ventres se sont creusés, l'attention faiblissait, les têtes s'inclinaient légèrement vers le buffet, j'ai compris que les gars faisaient du repérage. Les regards en disaient long. Il y en a un, qui avait l'air de compter le nombre de personnes qu'il devrait devancer, il jaugeait la distance, s'est mis en position départ, attendant le moment où on va siffler péééé! Une autre, repérait les plats auxquels elle allait s'attaquer.
Le DG a senti que ce n'était pas la peine d'insister, il a mit point à sa parole. L'audience commençait à gigoter. Ventre qui a faim n'a point d'oreilles !
Découragé, le DG a donné les médailles au personnel méritant. Ceux-ci ont eu leurs félicitations et puis on a ouvert les hostilités, c'est-à-dire, la bectance*!
Les hommes et les femmes qui faisaient bonne impression au départ, ont muté en fauves affamés. Les hommes n'ont même pas cherché à être galants, c'était chacun pour soi.
Mais le last, c'était quand le clan des bobarabas a dédja les sachets noirs!!!!!
(à suivre...)
*yomo bégua: une teinture noire (très noire d'ailleurs) pour cheveux, originaire du ghana.
*zongo: bien habillé
*la bectance: le repas
Le problème c'est que les gens n'étaient pas conditionnés pour écouter un long discours avec gros-gros français. Après tant d'énergie dépensé dans les encouragements, les ventres se sont creusés, l'attention faiblissait, les têtes s'inclinaient légèrement vers le buffet, j'ai compris que les gars faisaient du repérage. Les regards en disaient long. Il y en a un, qui avait l'air de compter le nombre de personnes qu'il devrait devancer, il jaugeait la distance, s'est mis en position départ, attendant le moment où on va siffler péééé! Une autre, repérait les plats auxquels elle allait s'attaquer.
Le DG a senti que ce n'était pas la peine d'insister, il a mit point à sa parole. L'audience commençait à gigoter. Ventre qui a faim n'a point d'oreilles !
Découragé, le DG a donné les médailles au personnel méritant. Ceux-ci ont eu leurs félicitations et puis on a ouvert les hostilités, c'est-à-dire, la bectance*!
Les hommes et les femmes qui faisaient bonne impression au départ, ont muté en fauves affamés. Les hommes n'ont même pas cherché à être galants, c'était chacun pour soi.
Mais le last, c'était quand le clan des bobarabas a dédja les sachets noirs!!!!!
L'arme du crime |
*yomo bégua: une teinture noire (très noire d'ailleurs) pour cheveux, originaire du ghana.
*zongo: bien habillé
*la bectance: le repas
1 commentaire:
Guinguinnnwww le gang est en action ! Vivement la suite ! Comme dirait feu Gazékagnon dans sa réplique culte "les bons morceaux, il faut penser aux enfants" lool
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