Pourquoi on ne rend
"jamais" la monnaie à Abidjan?
Depuis un bon moment, disons même depuis des années, un fléau sévit à Abidjan. A vrai dire, on ne sait même plus à partir de quand ça a commencé. Ce qui est sûr, à Abidjan, il y a "problème de monnaie", comme on dit chez nous. Quand tu prends un taxi, la première phrase que le chauffeur te lance, c'est: "tu as la monnaie?" Dans le transport aujourd'hui, il vaut mieux avoir l'appoint, autrement c'est au client de faire le tour des boutiques aux alentours pour trouver la monnaie et payer la course, car le taxi n'a jamais rien dans sa caisse. Voilà à quoi en est réduit le client.
Depuis un bon moment, disons même depuis des années, un fléau sévit à Abidjan. A vrai dire, on ne sait même plus à partir de quand ça a commencé. Ce qui est sûr, à Abidjan, il y a "problème de monnaie", comme on dit chez nous. Quand tu prends un taxi, la première phrase que le chauffeur te lance, c'est: "tu as la monnaie?" Dans le transport aujourd'hui, il vaut mieux avoir l'appoint, autrement c'est au client de faire le tour des boutiques aux alentours pour trouver la monnaie et payer la course, car le taxi n'a jamais rien dans sa caisse. Voilà à quoi en est réduit le client.
Le pire c'est que c'est partout pareil: à la pharmacie, à la
clinique, à la librairie, à la station service et même au marché! Au
supermarché, au lieu de te rendre la monnaie, la caissière te tend des
bonbons ou de mini sachets de lessive "OMO" ou de mayonnaise, qui ont
soit disant la même valeur que la monnaie qu'elle te doit. Tu veux oooh, tu veux pas oooh, c'est
tout ce qu'on peut te donner, donc tu acceptes. Chez moi, j'ai un bocal de
bonbons non désirés. Ca m'énerve de les compter car vu le nombre, ça peut payer petit
poulet braisé.
Cette situation en a révolté plus d'un. A tel point qu'il se
raconte en ville qu'un jour, une femme se rendant à la pharmacie, demande des
médicaments qui lui reviennent au total à 5.145 CFA. Elle donne à la caissière
un billet de 5000 F et une pièce de 500F.
La caissière dit 'Ya pas monnaie!"
La dame lui répond: "Attends!". Elle reprend sa
pièce de 500f, fouille dans son sac et dépose un tubercule de manioc.
- "Voilà 5 000 et voilà manioc!"
La pharmacienne étonnée demande : "C'est quoi ça ?"
Elle répond :" Tu es
étonné ?!!! C'est pas vous qui donnez bonbons aux gens... parce que ya pas
monnaie ? Aujourd'hui ya pas jetons! Donc prends manioc là... Ca coute 150f au
marché! 5f qui est dessus là, c'est cadeau!"
....
Tout ce que je peux dire, c'est que quand l'argent va finir dans le pays là, on va revenir au troc, et puis c'est tout!
3 commentaires:
La petite anecdote m'a versé de rire ! Vraiment affaire de monnaie à Abidjan, c'est comme si tout le monde collectionnait les jetons dans une caisse.
Quand on était enfant on avait des caisses en bois qui servaient de tirelire, avec la crise là, peut être que ces tirelires ne sont plus que pour les enfants lool
Excellent ! Vraiment beaucoup. la réactivité de la dame est tout à fait formidable. Nous devrions tous suivre son exemple. Je vais glisser quelque chose dans mon sac pour ne plus me voir imposer le sachet de mayonnaise ou le bonbon dont je n'ai pas l'usage. ; même si en fait j'ai trouvé la solution en ne payant jamais en espèces.
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